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07 juillet 2021
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A la rencontre de… Philippe Roques, un amateur de photos de paysage.

Passionné de montagne et du Couserans, Philippe habite à Paris et revient en Couserans régulièrement, dans sa maison d’enfance à Seix, et dans « sa vallée », son studio photo grandeur nature !

Depuis quand fais-tu de la photo ?

Ça fait à la fois très longtemps et peu de temps. Avant, je prenais surtout des photos de vacances et de voyage, je laissais l’appareil en mode auto, et je me concentrais sur la composition et le cadre. Il y a seulement 4 ans que je me suis mis à la technique, et que l’appareil n’est plus en mode auto. J’ai appris beaucoup de choses, et notamment qu’il y a plein de types de photos différents : cityscape, woodland, astro… beaucoup de niches intéressantes.

Moi ce qui me plait, c’est vraiment la photo de paysage. Définitivement. Et je revendique même de faire de la photo de paysage à Paris!

Comment composes-tu une photo de paysage ?

La lumière. C’est la première chose que je regarde. Ensuite c’est le ciel. J’aime bien quand il y a des nuages… un ciel tout bleu, c’est « boring ». Après, je regarde les différents plans et je cherche comment créer un lien entre chacun d’eux… une fumée, un nuage, un arbre… des éléments pour guider le regard. C’est tout un art ! On ne réussit pas toujours. Pour chaque sortie avec des photos réussies, il y a 10 sorties avec des photos loupées. D’ailleurs, j’utilise aussi des applis, pour minimiser mes chances d’avoir des loupés.

C’est-à-dire… quelles applis utilises-tu?

J’en utilise surtout deux. Une appli qui donne la position du soleil et de la lune à tout moment de la journée (PhotoPills). Je programme mes photos avec ça. J’imagine des combinaisons entre un endroit (un mont, un bâtiment) et le soleil ou la lune, et je peux voir où et quand je dois aller pour prendre la photo que j’imagine. Je ne pourrais plus vivre sans !

L’autre appli c’est ClearOutside. Il me donne la structure des nuages : les nuages d’altitudes (ce sont ceux qui donnent des couleurs magiques dans le ciel) ; les nuages de basse altitude (ce sont ceux qui donnent les mers de nuage, il faut qu’il y ait 100% de basse altitude, et 0% des autres) ; et les nuages de moyenne altitude : là, c’est aléatoire, ça peut être bien, ou alors nul… si tu as de la chance, tu tombes sur des nuages lenticulaires. Ils sont spectaculaires !

Pour être sûr d’avoir la mer de nuage… Philippe utilise une appli pour le guider !

C’est plutôt la rando ou plutôt la photo qui te motivent ?

La photo, c’est un prétexte. C’est comme aller aux champignons. Moi, je suis content de faire des kilomètres pour chercher des champignons, même si je ne trouve rien. C’est pareil pour la photo. C’est elle qui me fait me lever du lit à 4h, sous la pluie ! Mais ce n’est pas grave si je rentre sans en avoir fait de belles.

Que recherche-tu avec tes photos ?

Dégager de l’émotion. Les gens ne se souviennent pas forcément de ta photo, mais ils se souviennent de l’émotion que ça leur a provoquée. J’aime aussi les photos qui reflètent un moment éphémère. Deux secondes après, ça aurait été une photo différente.

@Garyphr

Quel matériel utilises-tu ?

J’ai deux appareils photos de la même marque, avec des objectifs compatibles, pour pouvoir les interchanger (un APSC et un full frame). Pour la rando je prends souvent l’APSC parce que c’est léger. C’est super.

J’ai aussi un bon trépied. S’il y a bien quelque chose sur lequel il ne faut pas faire d’économies, c’est bien le pied, même si c’est un peu lourd. C’est essentiel d’avoir une base stable pour éviter les flous de mouvement de l’appareil, s’il y a du vent par exemple. Mais aussi, ça t’oblige à prendre le temps avant de shooter. Tu poses le pied et tu réfléchis à ta composition, au cadre.

Quels sont les ingrédients d’une photo sunset ou sunrise réussie?

Je dirais que c’est avant ou après … à l’heure bleue ou à l’heure dorée. Quand c’est subtil, et que les couleurs se diffusent. C’est juste avant le lever, et juste après le coucher. Mais ici c’est plutôt le lever de soleil qui est magique. Le coucher de soleil n’est pas terrible si on n’est pas en haut d’un sommet. Il y a toujours un mont qui gêne.

Des endroits que tu conseilles particulièrement en Couserans pour la photo ?

Mes deux endroits préférés pour les levers de soleil sont le col de Pause ou le col de la Core et toutes les balades qui partent de là. Dès fois il faut sortir des sentiers… tu explores… un belle photo, ça se mérite ! Mais là-bas, c’est garanti, à tous les coups, tu peux avoir des pépites photographiques.

Et puis la vallée d’Estours. C’est un laboratoire pour un photographe. Tu peux faire des poses lentes, jouer avec les grands angles. Il y a tellement de paysages différents, vues, cascades, sous-bois. C’est magique…

Un endroit secret hors des sentiers battus ?

L’itinéraire bis de la cascade d’ars, qui part du monument aux morts à Aulus. C’est un petit chemin, mais : il est extraordinaire. Il y a peu de monde, et les sous-bois sont remarquables, avec des compositions magnifiques à faire. Aleu aussi, c’est somptueux. Un village peu connu avec le Valier en fond, c’est exceptionnel, vraiment.

On a vraiment une région incroyable et j’adore la mettre en valeur, via instagram par exemple. Les ciels, les points de vue sont spectaculaires, à toutes les saisons : le vert du printemps, les couleurs de l’automne, la neige en hiver. Ici la lumière et les paysages sont fantastiques. C’est inépuisable.

Pour voir ses photos magiques du Couserans (et de Paris !) suivez-le sur Instagram ! @garyphr.